Démarche artistique d’Éric Martin

Bienvenue dans l’ère des vérités sous cellophane.
Apocalypse technico-mensongère au goût de silicone tiède.
Un monde sous perfusion médiatique, shooté à la dopamine algorithmique, nourri à la propagande bio-dégradable.
Burn-out démocratique, anesthésie sociale, greenwashing de conscience et storytelling d’acier trempé.
Bienvenue dans la soupe tiède du réel. Y’a une couille dedans.

Et pas une petite.

Tout pue la couille crevée.
Les discours, les écrans, les doctrines, les influenceurs à jus de pixel.
La pensée tourne en rond dans une essoreuse à slogans.
Retourne-toi : on t’a volé ton bon sens pendant que tu scrollais un tuto « zénitude ».

Et pendant ce temps-là ?
Un mètre de couilles s’enfile à chaque coin de rue.
Elles déboulent, elles gloussent, elles s’exhibent sur les plateaux comme des trophées mollement virils.
Elles roulent sous la langue des commentateurs, des politiciens ventriloques qui parlent avec des couilles qui ne sont pas les leurs.
Des couilles en location, certifiées conformes, pré-emballées par la com’.

Moi, j’en peux plus de leurs burnes en toc.
Des couilles en plâtre, en slogan, en storytelling calibré.
Elles me vrillent le bulbe.
Et toi ? Tu les avales ? Ou tu les balances ?

Parce qu’au final, la couille est omniprésente.
Elle te frôle, te jauge, te suit.
Elle est dans la bouche des lèche-bottes, sur le nez des grands muets.
C’est peut-être celle du Pape qui pendouille entre deux dogmes.
C’est peut-être la tienne, mon pote, qui cherche encore où s’accrocher.

Alors ouais, parle-en !
Crie-les toutes ! Les roustignolles, les valseuses, les bijoux de famille, les castagnettes, les bouboules, les claouis, les grelots, les ballekes, les noix, les bonbons, les coucougnettes, les gonades, les prunes, les testiboules, les chouquettes, les précieuses !
Déverse-les ! Poétise-les ! Redonne-leur leur chair, leur dignité, leur panache !
Fais valser les burnes sur le marbre froid des musées trop bien peignés !

La collection “Y’a une couille dans l’potage”
C’est mon doigt levé vers l’absurde, mon rire planté dans la morosité.
Je prends la couille comme d’autres prennent la plume ou la pierre.
Je la moule, je la tords, je la sacralise et je la profane.
Je la transforme en manifeste.

À travers formes, matières, dérision, provocation — la couille devient sculpture, miroir, cri muet, poésie tactile.
Elle grince, elle pique, elle amuse et elle dérange.

Et moi ?
Je suis là, entier, présent, au milieu du chaos.
Je m’expose, je m’implique.
Je signe. Avec mes tripes.
Et mes couilles.